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Libération

EMPLOI: CENTRE D'APPEL. Le rythme Tam Tam. A Poitiers, lesjeunes téléopérateurs gèrent eux-mêmes leur planning.

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publié le 18 mai 1998 à 1h35

L'an dernier, le centre d'appel de Tam Tam, qui se charge de

transmettre leurs messages aux possesseurs de ses fameux boîtiers radioconnectés, était encore parisien. Parisien et zinzin. La trentaine de salariés, recrutés six mois auparavant à Poitiers dans la perspective de la délocalisation sur le site du Futuroscope, sont revenus au pays avec des souvenirs apocalyptiques de la capitale: les téléopérateurs étaient pratiquement tous des étudiants, en contrat à durée déterminée, à temps partiel. Leurs horaires étaient modifiés d'un jour sur l'autre, les repos accordés au compte-gouttes, jamais le dimanche ou sur demande expresse. L'absentéisme et le turnover culminaient, rendant plus stressant encore un boulot qui l'est par essence. Car l'employé Tam Tam reçoit en moyenne deux appels par minute, des petits messages perso à l'adresse du conjoint ou du fiston, des bribes de vie professionnelle, qu'il clave selon un scénario préétabli: du «Bienvenue chez Tam Tam» au «est-ce la fin de votre message?», il suit scrupuleusement un script appris par coeur. Gare aux dérapages verbaux, ils sont contrôlés, notés, comme le sont les temps d'appel.

En octobre dernier, après trois années de cette vie-là, Tam Tam a pris ses quartiers sur la zone d'activité du Futuroscope, dans un immeuble dédié à Cegetel, la maison mère, qui abrite également le centre d'appel des abonnés SFR. Plateau flambant neuf, postes de travail espacés, climatisation, niveau sonore très supportable, cafétéria avec vue. S