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Libération

Les investisseurs étrangers fuient une Russie en panne. Les mauvais résultats économiques déstabilisent la Bourse.

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publié le 20 mai 1998 à 1h42

Moscou de notre correspondante

La grippe financière asiatique est-elle en train de gagner la Russie? Au lendemain d'un lundi noir à la Bourse de Moscou, la banque centrale russe a fortement relevé, hier, ses taux d'intérêt, afin d'éviter que le rouble ne plonge. Cette nouvelle secousse financière traduit l'inquiétude des investisseurs étrangers face à la fragilité de l'économie russe et relance les craintes d'une grave crise. Hier, le taux de refinancement ­ auquel les banques commerciales empruntent en dernier recours à la banque centrale ­ est passé de 30% à 50%. Cette hausse a quelque peu rasséréné le marché des actions, qui, après avoir perdu 12% lundi, a marqué une sensible reprise hier (+4%). Crise asiatique. Depuis quelques jours, les événements d'Indonésie et les médiocres résultats économiques de la Russie ont déclenché une nouvelle vague de méfiance des investisseurs étrangers à l'égard de Moscou. Alors qu'on attendait une reprise de la croissance en 1997, celle-ci n'a été que de 0,4%. De même, l'amélioration du système de collecte des impôts n'est toujours pas au rendez-vous. Enfin, la dernière crise politique et l'arrivée d'une nouvelle équipe, dont beaucoup s'interrogent sur les capacités, n'ont pas contribué à rassurer les investisseurs. «Une somme de petits signes se sont accumulés, explique un observateur occidental. Cela a eu un effet boule de neige. Les investisseurs étrangers ont donc vendu leurs titres.» L'ennui, c'est que l'Etat, qui finance l'essentie