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Libération

Lyonnais: la crainte d'un sauvetage sans bouée. Les salariés ont peur pour l'emploi.

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publié le 20 mai 1998 à 1h43

Plusieurs milliers de salariés du Crédit Lyonnais ont manifesté hier

contre l'accord intervenu entre Paris et Bruxelles. «Nous déplorons les plans dits "de sauvetage, qui ont servi à justifier les plans sociaux, réduire les effectifs, affaiblissant la capacité commerciale des équipes», s'insurge l'intersyndicale de la banque dans une lettre ouverte publiée à ses frais dans la presse.

Motif de la révolte: le ministère français de l'Economie et la Commission européenne ont «omis» d'adjoindre un volet social au régime minceur du Lyonnais. «Difficile de croire que les centaines de milliards de cessions d'actifs programmées et la future privatisation seront sans conséquence négative sur l'emploi», s'inquiète George Bigot, administrateur CFDT du Lyonnais. C'est la goutte d'eau. Car, ces dernières années, le personnel de la banque publique n'a pas été à la fête. Les salariés étaient 39 000 en mars 1994, ils ne seront plus, une fois le troisième plan social bouclé, que 30 000 fin 1998. De quoi traumatiser les esprits, même si la direction du Lyonnais n'a jusqu'à présent eu recours qu'aux départs volontaires, à l'appel au temps partiel, aux mécanismes de préretraite et de conversion. «Il y a toutefois une limite au volontariat, si l'on ne veut pas pénaliser le développement de l'entreprise», s'inquiète George Bigot.

Au siège de la banque, on dédramatise: «Nous allons devoir fermer, en France, 70 agences sur les 1 920. C'est peu, et cela fait partie de la respiration normale d'un réseau.