Le Sommet transatlantique (Europe-Etats-Unis), qui s'est tenu lundi
à Londres, a fait au moins deux mécontents: le sénateur républicain d'Amato, auteur de la loi du même nom, et la France. Le premier est furieux que Washington ait annoncé qu'il demanderait au Congrès de réviser sa loi pour permettre des dérogations. La seconde parce que, justement, il ne s'agit que d'exemptions au cas par cas, même si Total en bénéficie en premier (lire Libération d'hier).
Le gouvernement français a donc publié une déclaration montrant son mécontentement, dans un langage très diplomatique, il va de soi: «La France ["], comme l'UE, a toujours considéré que les lois américaines ne pouvaient avoir d'effet sur les entreprises d'un Etat tiers ["]. La France reste déterminée à faire respecter le droit international dans cette affaires.» En clair: on n'a obtenu que le minimum, et encore, de Bill Clinton.
Mais le mécontentement de Paris vise surtout Londres, qui, en tant que président de l'Union, représentait l'Europe. Les autorités françaises ont appris avec surprise que Tony Blair s'était engagé, pour les Quinze, à respecter des «disciplines» sur la «protection des investissements». Les Quinze s'engageraient à «s'interdire d'encourager les investissements dans des pays où ont eu lieu des nationalisations illégales». Par illégales, les Américains entendent «sans indemnisation». Cela signifie, par exemple, l'interdiction de garantie pour des prêts destinés aux investissements à Cuba. Le gouvernement f