L'hologramme a disparu. Volatilisé il y a une petite semaine, entre
Marne-la Vallée et Munich. Le poinçon à hologramme était destiné à produire le petit pavé diffractif, analogue à l'oiseau des cartes bancaires, qui sera collé sur les grosses coupures en euro pour prévenir la contrefaçon. Ce tampon était acheminé de chez «Hologramme industries», une petite entreprise française de Marne-la-Vallée, lauréate du concours du plus bel hologramme, vers une firme allemande de la région de Munich, sélectionnée pour embosser les premiers pavés, mais dont le nom n'a pas été cité. Qui est l'auteur du vol? Des faux-monnayeurs prenant de l'avance, les billets ne devant être distribués qu'en 2002? Ou est-ce une affaire plus complexe?
L'incident, en tout cas, est ennuyeux. Il se déroule sur un fond de compétition exacerbée, opposant la vieille école de l'impression des billets à la française, sous la vigilance de la Banque de France, à l'école privée allemande, aux méthodes commerciales agressives, symbolisée par Giesecke & Devrient, une firme également sise à Munich, premier imprimeur de deutschemarks, étroitement associée à la préparation de l'euro mais dont les écarts de conduite font mauvais effet dans le cercle feutré des directeurs de banque centrale. Pour corser encore cette histoire de vol, il se trouve que la firme destinataire du poinçon est un sous-traitant de Giesecke & Devrient.
La Brink's avait été chargée de déposer le colis au pied de l'appareil entre les mains d'Air France, ta