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Libération

Avec l'Europe, les «duty free» partent en fumée. Les magasins hors taxes seront supprimés, comme prévu, le 1er janvier 1999.

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publié le 21 mai 1998 à 1h47

Bruxelles (UE) correspondance

Cette fois, ils ont perdu. Malgré un lobbying de plusieurs années, ponctué de manifestations, de conférences de presse, d'études et de communiqués, les magasins hors taxes de la Communauté vont devoir mettre la clé sous la porte comme prévu, le 1er juillet 1999, ou, à défaut, se reconvertir en points de vente ordinaires. Mardi, les grands argentiers européens sont restés sourds à leurs cris d'alarme, et ont refusé de modifier la décision prise par leurs prédécesseurs en 1991. Seuls quelques pays, comme la France, l'Irlande et l'Allemagne, sensibilisés, depuis, au problème ont fait de la résistance et réclamé, en vain, une étude communautaire préalable sur les conséquences sociales et économiques de l'abolition des duty free. «Il aurait été souhaitable de mener plus sérieusement une étude d'impact. Je suis un peu déçu, mais il n'y avait pas l'unanimité requise pour revenir sur la décision de 1991», a regretté le ministre français des Finances, Dominique Strauss-Kahn. Un point de vue partagé par son collègue britannique et président du Conseil, Gordon Brown, qui, les traits tirés par une réunion difficile, a dû reconnaître que la décision ne lui plaisait pas. En guise de lot de consolation, la commission a finalement accepté d'éventuelles mesures de compensation et demandé aux Quinze de lui faire part de leurs problèmes intérieurs. N'en déplaise à Bruxelles, les conséquences de l'abolition des duty free promettent d'être extrêmement douloureuses.