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Libération

Grève pionnière à la Poste de Montbéliard. Les agents refusent une réorganisation «sous couvert» de loi Aubry.

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publié le 21 mai 1998 à 1h46

Le bureau de la Poste à Montbéliard (Doubs) peut entrer dans le

Guinness Book des records: il vient de déclencher la première grève à propos des 35 heures. Depuis lundi, une partie des agents a cessé le travail, contestant le projet de la direction d'appliquer dès que possible la loi Aubry. «Sous couvert de la mise en place des 35 heures, les dirigeants locaux veulent supprimer 8 à 10 emplois», accuse FO-PTT. Un chiffre que conteste la direction. «On ne supprime pas de postes, on les transforme», nuance-t-elle, tout en jouant l'apaisement: «Nous sommes en phase de concertation. Ce ne sont que des propositions. Ce que nous voulons, c'est nouer le contact avec le personnel.»

Paquet-cadeau. Car, derrière les 35 heures, se cache une vaste réorganisation du bureau de Montbéliard: pour améliorer l'accueil du client, les horaires de travail des salariés affectés au guichet et au traitement du courrier ­ une quarantaine de personnes ­ seraient totalement bouleversés. Afin de mieux faire passer la pilule sur un site mobilisé par un combat «d'arrière-garde», le projet a été couplé aux 35 heures sans perte de salaire. Cette stratégie du paquet-cadeau a visiblement échoué: l'ensemble du personnel concerné est en grève illimitée. «Ce n'est qu'un conflit local, minimise la direction. Le bureau est en pleine réorganisation. Il y a un phénomène de blocage.» Site pilote, Montbéliard refuse d'être la première poste à l'heure Aubry. «Nous demandons le retrait du projet, explique un militant d