Le maïs transgénique ne fait pas recette. La firme de semences
génétiquement modifiées Novartis espérait en vendre l'équivalent de 30 000 à 35000 hectares, le portefeuille des commandes ne porterait «que sur 5 000 seulement», reconnaît Christian Morin, porte-parole de l'entreprise suisse. Sur les raisons de ce flop, les avis divergent.
Pour Novartis, c'est de la faute au gouvernement. Après avoir autorisé la culture de ce maïs le 27 novembre 1997, il a lanterné jusqu'au 8 février pour faire paraître l'arrêté d'application au Journal officiel. Trop tard pour la campagne 1998 puisque, toujours d'après Novartis, les commandes de semences de maïs se feraient fin octobre, début novembre.
Mais, pour la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), cette explication n'est pas la seule. Si les agriculteurs ont boudé le maïs transgénique, c'est aussi par peur de voir leurs champs saccagés par les opposants aux manipulations en tout genre emmenés par Greenpeace, la Confédération paysanne", comme cela s'est déjà produit à deux ou trois reprises. D'accord avec la FNSEA, l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) ajoute que le maïs Novartis autorisé n'intéresse qu'une petite partie des agriculteurs.
De fait, les modifications génétiques qu'il a subies l'ont rendu résistant à deux chenilles: la pyrale et la sésamie. Or, la première menace essentiellement les cultures du centre de la France et du Val de Saône, et la seconde, la moitié sud/sud-ouest du pays. Soi