Tokyo de notre correspondante
Jadis réputés pour être les champions de la productivité, toujours redoutés pour leur agressivité commerciale, les constructeurs automobiles japonais sont en perte de vitesse. Le fossé n'a jamais été aussi grand entre ceux qui ont su anticiper les changements du marché mondial les richissimes Toyota et Honda et les neuf autres constructeurs que compte l'archipel. Surendettés, retardant d'une année sur l'autre les choix douloureux dans l'attente d'une reprise intérieure, ils ont fini par mettre en péril leur indépendance. Contraints de se restructurer et, pour certains, de lutter pour leur survie. En annonçant cette semaine une vaste restructuration de ses activités, c'est bien son avenir que joue Nissan, numéro 2 du pays et sixième mondial. Nommé voilà moins de deux ans à la tête du groupe, son président Yoshikazu Hanawa ne s'en est pas caché. Ce plan vise à assurer «la survie du groupe au XXIe siècle», a-t-il répété mercredi à plusieurs reprises. Après avoir annoncé 650 millions de francs de pertes pour l'exercice achevé fin mars alors qu'il tablait sur un bénéfice Nissan, qui n'a eu qu'un exercice bénéficiaire ces six dernières années, a décidé de stopper sa course au chiffre d'affaires et de «placer la rentabilité avant le développement des ventes». Vaine production. Ce changement de cap symbolise les problèmes de l'industrie automobile japonaise. Longtemps, les constructeurs ont pu se permettre de rechercher la croissance du chiffr