S'il y a un talent qu'on peut reconnaître aux pilotes d'Air France,
c'est de savoir choisir leurs jours de grève. En avant-goût d'un mouvement qui menace les acheminements aériens pendant le Mondial, les navigants ont décidé de troubler le ciel français ce week-end. Trois syndicats minoritaires de pilotes (SNPNAC, Spaf et SNPL-Air Inter) ont maintenu un préavis de grève de 48 heures pour dimanche et lundi, deux jours qui collent avec les retours de l'Ascension, la fin du Festival de Cannes et le Grand Prix automobile de Monaco. Une jolie pagaille en perspective à l'aéroport de Nice, et qui a conduit les compagnies AOM et Air Liberté à renforcer considérablement leur service. Les lignes touchées. Le 6 mai, à l'appel d'un mouvement identique, Air France avait dû annuler un tiers de ses vols. Cette fois, la proportion d'annulations devrait être à peu près équivalente. On sait déjà que les liaisons sud-nord essentiellement Nice-Paris, Toulon-Paris, Biarritz-Paris et même Nîmes-Paris, soit les lignes intérieures à gros trafic seront les plus touchées. Particulièrement irritables depuis le début de l'année, les navigants d'Air France s'indignent pêle-mêle de «l'absence de dialogue constructif avec la direction» et «des conditions de travail insupportable sur les lignes intérieures et le moyen courrier». Ils refusent aussi l'échange salaire-actions (ce plan prévoit une baisse de leurs rémunérations de 15%) et la double échelle des salaires, où les jeunes pilotes sont embauchés