Ce week-end, Microsoft a réagi avec soulagement à l'annonce de la
date de son procès (il ne débutera que le 8 septembre Libération de samedi). L'entreprise parle de «victoire», estimant que d'ici là elle sera libre de lancer son fameux Windows 98. La commercialisation auprès du grand public reste fixée au 25 juin.
L'Amérique contre Bill Gates. Voilà un feuilleton digne de cette fin de millénaire. Pendant plusieurs années sans doute, la procédure antitrust engagée contre Microsoft (1) va étirer ad nauseam un scénario à la Demain ne meurt jamais. On ne serait pas étonné que l'histoire se termine sur une île secrète au large de la Chine, avec baston nucléaire et tutti quanti. Certes, Bill Gates n'a sans doute pas des visées aussi crapuleuses que le «vilain» de la dernière Jamesbonderie (maître de l'information, ce dernier voulait pousser son avantage pour devenir maître du monde). Mais le contrôle de l'Internet car c'est bien de cela qu'il s'agit est un enjeu assurément très spectaculaire. Peut-on laisser un homme assurer sa mainmise sur le tuyau qui va manger tous les autres tuyaux à informations? Sa dernière intervention publique, la semaine passée, a donné un avant-goût du procès du siècle.
Lundi en fin d'après-midi, CNN retransmettait en direct une conférence de presse de Bill Gates, juste après que le gouvernement fédéral lui eut déclaré la guerre en lançant sa procédure antitrust. Opération qui, en économie de marché, revient à armer un missile à têtes multiples de pui