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Libération
Enquête

Ces médecins qui veulent secouer la secu. Les lobbies s'activent pour forcer la privatisation. Enquête.

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publié le 25 mai 1998 à 2h00

Depuis sept ans, le Dr Claude Reichmann assaille la Cour européenne

de justice avec sa lubie. Ce chirurgien-dentiste de 61 ans, à la tête du Mouvement pour la liberté de la protection sociale, multiplie les recours devant cette juridiction dans un seul but: qu'elle rende enfin un arrêt déclarant illégal le monopole de la Sécu en France au regard des directives européennes. Pour ce professionnel de santé, forcément très libéral, le salut viendra de l'Europe. C'est elle qui obligera les pouvoirs publics à ouvrir ce domaine à la concurrence des compagnies d'assurances privées. Dans ce combat, qui n'a rien de fantaisiste, le Dr Claude Reichmann marque des points. Et a suscité quelques émules parmi ses collègues et les responsables politiques. Deux arrêts rendus récemment par les juges européens sapent un peu plus les bases de ce monopole. La Cour de justice considère qu'un patient peut se faire soigner dans le pays de son choix et se faire rembourser par sa Sécu nationale sans avoir fait une demande d'«autorisation préalable». «A partir du moment où un patient peut se faire soigner dans le pays de son choix en Europe, il n'y a aucune raison pour qu'il ne puisse pas également choisir, dans son pays, l'organisme qui le remboursera», explique Claude Reichmann. Tactique efficace. Voilà pour l'habillage juridique. Derrière, les autres arguments de ce chirurgien-dentiste, ardent supporter du mouvement de Charles Millon, la Droite, empruntent à la vulgate ultralibérale. «La Sécu contr