Officiellement, ils boxent dans la même catégorie: «CDD, intérim
même combat!», dit-on un peu partout. Il est vrai qu'ils servent tous deux la cause de la flexibilité. Le CDD (contrat à durée déterminée), en tête, occupe environ 6% de la population active, trois fois plus que l'intérim. Mais l'outsider est en train de tailler des croupières au leader des contrats temporaires, et il se pourrait que cet écart se réduise rapidement dans les années à venir. En 1997, l'intérim a réalisé à lui seul les deux tiers des créations d'emploi. Début avril, le secteur occupait 436 475 personnes, 40% de plus qu'en mars 1997. Le CDD, dans le même temps, progressait trois fois moins vite. Certes, explique ce patron de Vedior-bis, société d'intérim, la perspective du passage à 35 heures a desservi ces derniers mois le contrat à durée déterminée. Dans l'attente du texte de loi, beaucoup d'entreprises ont stoppé leurs embauches et recruté des intérimaires. Mais au-delà de ce phénomène passager, une tendance lourde, structurelle, est à l'oeuvre. «Beaucoup d'entreprises sont en train de nous transférer leur contingent de contrats à durée déterminée», commente le PDG d'Adecco France. L'argument social. Le secteur les y incite fortement. Chez Manpower, les commerciaux draguent les entreprises à CDD. La direction marketing a édité des brochures, secteur par secteur, qui vantent les avantages d'employer des intérimaires plutôt que des Cddistes. Entre autres arguments, on peut y lire que le coût pou