Menu
Libération

Quand les puits seront à sec, Dubaï sera un «Magic World». L'émirat hâte sa reconversion commerciale et touristique.

Article réservé aux abonnés
publié le 26 mai 1998 à 2h09

Dubaï envoyé spécial

Lorsque le vieux cheikh Rashid a planté son bâton de chamelier sur une plage déserte à 40 km à l'est de Dubaï, décidant qu'ici serait construit le plus grand port artificiel du monde, on l'a pris pour un fou. Vingt ans plus tard, Jebel Ali est le dixième port de conteneurs du monde: 10 243 vaisseaux et 36 millions de tonnes y ont transité en 1997. La zone franche, ouverte en 1985, a attiré 1 250 entreprises, dont un quart se livrent à une activité manufacturière. Le long des quais, entrepôts et magasins réfrigérés sont alignés comme à la parade: Sony et son énorme entrepôt de 23 000 m2, le plus important hors Japon, Acer qui fait assembler des ordinateurs, Ducros qui fait conditionner des épices par une main-d'oeuvre asiatique logée, nourrie et payée au lance-pierres.

Même si la zone franche reste pour l'instant plus un entrepôt qu'un lieu de production, tout est fait pour encourager l'installation de sociétés étrangères: indépendance totale qui dispense d'un gourmand «partenaire» local, pas d'impôts pendant quinze ans, libre rapatriement des profits" Sultan Ben Sulayem, président du port et de la zone franche de Jebel Ali, le dit avec une pointe de fierté: «Nous rapportons chaque année plus de 700 millions de dollars à Dubaï.» C'est la moitié des revenus du pétrole. Jebel Ali est le meilleur symbole d'une diversification économique dictée par le fait que, d'ici à 2015, les revenus pétroliers seront égaux à zéro. A Dubaï, l'un des sept membres de la Fédé