Menu
Libération

Le pays du yen chutant inquiete le monde entier. La chute de la devise japonaise affecte les autres monnaies asiatiques.

Article réservé aux abonnés
publié le 27 mai 1998 à 2h17

Rien n'y fait. Les responsables politiques et économiques nippons

ont beau répété depuis des mois que le Japon est sur le point de retrouver le chemin de la croissance, la communauté financière internationale et les Japonais eux-mêmes restent sceptiques. Et le yen ne cesse de se déprécier. Hier, la monnaie japonaise s'est encore enfoncée, demeurant largement au-dessus du seuil des 137 yens pour un dollar. L'absence de signe d'intervention de la Banque du Japon a encouragé les investisseurs à tester le plancher des 137,5 yens pour un billet vert. Et cette dégringolade qui s'est accentuée en début de semaine commence à sérieusement inquiéter les grandes puissances économiques. Ainsi, Robert Rubin, secrétaire d'Etat au Trésor américain a dû démentir hier les propos que lui prêtaient US News. Cet hebdomadaire affirmait lundi dans sa rubrique «Murmures de Washington» que Rubin serait d'accord pour laisser la monnaie américaine grimper à 140 yens, voire 150 yens pour un dollar. Au contraire, a-t-il déclaré, les Etats-Unis partagent les inquiétudes japonaises sur la faiblesse du yen. La politique américaine vis-à-vis du dollar reste inchangée, a-t-il ajouté. Washington pourrait donc s'opposer à toute dépréciation du yen, estimant que celle-ci aurait pour conséquence de creuser un peu plus l'énorme déficit commercial des Etats-Unis avec le Japon. Mais le secrétaire d'Etat américain au Trésor s'est bien gardé de dire de façon explicite que les banques centrales des pays les plus rich