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Libération

Les forains veulent faire la fête en centre-ville. Ils ont manifesté hier pour la survie de leur profession.

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publié le 27 mai 1998 à 2h16

Ils ne veulent plus être forains. Mais ils ont manifesté, hier à

Paris, pour le rester encore un peu. Un baroud d'honneur pour éviter l'exil loin des centres-ville, un dernier raout avant la transformation définitive du métier. «Le déplacement de la foire du Trône, c'est juste la goutte d'eau. De toute façon, c'est foutu. On est là car on ne veut plus travailler comme avant, à la sauvage. Est-ce qu'on sera encore des forains? On ne sait pas, mais on sait ce qu'on veut: un minimum de réglementations professionnelles. On en a marre de l'image qu'on trimballe, à base d'arnaque et d'insécurité.» Didier, 34 ans, est propriétaire d'un jeu d'adresse hérité de ses parents. Mais, hier, il a baissé son store pour distribuer des barbes à papa aux Parisiens, avec une centaine de ses voisins de la foire du Trône. «La mairie de Paris aimerait bien nous téléporter à Villepinte, à Gennevilliers ou à La Courneuve, ils ne sont pas encore décidés», ajoute Didier. Autour de lui, la jeune génération de forains s'est groupée. Des non-syndiqués. «On ne fait pas de politique comme les anciens. Car, si on est dans cette situation, c'est à cause d'eux.» Patricia en veut aux «vieux», ceux qui régentent la foire depuis trente-cinq ans «et qui n'ont jamais voulu que les pouvoirs publics s'en mêlent. Ils ont toujours fait copains-copains avec les politiques pour pouvoir manoeuvrer tranquilles. Y a qu'à voir le résultat».

«Parties chez Mickey». Le résultat? Des allées désertes à la pelouse de Reuilly, fief