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Libération

Air France: les bénéfices n'empêchent pas la grogne.

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publié le 28 mai 1998 à 2h20

Air France renoue avec les bénéfices et veut contenir les salaires

de ses pilotes. Le problème, c'est que ce qui relève de la logique économique pour la direction de la compagnie s'apparente à de l'agression pure et simple pour les syndicats de navigants. Voilà donc qu'au moment même où Jean-Cyril Spinetta, le PDG d'Air France annonce un bénéfice record de 1,87 milliard de francs pour l'exercice 1997-1998 (le premier depuis sept ans), les syndicats de pilotes sont entrés depuis deux jours dans la phase de préparation d'une grève dure à partir du 1er juin. «Air France est redressé mais encore en convalescence», explique le président du groupe aérien «et nos marges nettes restent inférieures à celles de nos concurrents». En résumé, les coûts restent trop élevés et pourraient compromettre la santé financière de la compagnie si la conjoncture du transport aérien, excellente aujourd'hui, se retournait demain. D'autant que le successeur de Christian Blanc s'est engagé dans un plan d'investissement ambitieux: 40 milliards de francs sur cinq ans pour l'achat de 71 nouveaux avions. Et comme le PDG ne veut pas repartir dans une spirale de surendettement, il entend autofinancer ces appareils et réaliser pour cela 3 milliards de francs d'économies annuelles d'ici trois ans, dont 500 millions auprès des pilotes. Hier, Jean-Cyril Spinetta a encore répété que les navigants français coûtent «40% plus cher que ceux de Lufthansa et 19% plus cher que ceux de British Airways».

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