Ce devait être un lancement magistral pour la télévision numérique
en Allemagne (150 chaînes sur le bouquet appelé Premiere), le plus grand marché du continent. Cela restera dans l'histoire comme un raté de première grandeur. La Commission européenne a, en effet, mis son veto, hier, au projet d'association entre les deux plus grands groupes médias allemands Kirch et Bertelsmann dans le domaine de la télévision numérique payante . Pour Karel van Miert, le commissaire à la Concurrence, cette fusion aurait abouti à créé une position dominante sur le marché allemand, en fait un quasi-monopole. La Commission craignait aussi que cette alliance des deux mammouths n'ait des conséquences sur la télévision analogique, celle que tout un chacun reçoit. A eux deux, Kirch et Bertelsmann dominent, en effet, ce secteur avec leurs participations dans les chaînes privés RTL, RTL2, Super RTL et Vox (Bertelsmann) et Sat 1, Pro 7, Kabel 1 et DSF (Kirch). Ce projet de fusion, annoncé le 8 novembre 1997, a donné lieu à une belle bataille au sein de la Commission. En effet, deux logiques s'affrontaient: l'une purement concurrentielle, défendue par Karel van Miert, l'autre industrielle. Parmi ces derniers, le commissaire français, Edith Cresson, estimait qu'il ne fallait pas s'opposer à la constitution de grands groupes européens dans le domaine du numérique seuls à même de résister aux Américains. Sentant le danger, Karel van Miert a reçu, mardi, les deux protagonistes afin d'obtenir de nouvelles c