Rien ne calme la colère des professions paramédicales. Pas même le
milliard de francs de revalorisation d'honoraires, proposé par la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam), puisque les infirmières, les kinés et les orthophonistes manifestaient hier midi devant le siège de la branche maladie, avenue du Maine. «Insuffisant», estime Marie-Jeanne Ourth-Bresle, responsable de la Fédération nationale infirmière: «Après une année blanche en 1997, on nous propose 40 centimes d'augmentation sur un seul des actes que nous pratiquons. Et celui-ci représente un peu moins de la moitié de l'activité d'une infirmière.»
Même colère du côté des masseurs-kinésithérapeutes, qui stigmatisent le refus «de la Sécu de revaloriser à leur juste valeur les honoraires des auxiliaires médicaux, qui stagnent depuis dix ans», explique un des syndicats de la profession, le SNMKR. Pas question pour les auxiliaires médicaux d'accepter les dernières propositions de la Cnam. Entamée depuis le début de l'année, cette négociation tarifaire, imposée tous les ans, n'est pas près de prendre fin. Car les «prescrits», dans le jargon de l'assurance maladie, finissent par en avoir assez de faire les frais de la maîtrise des dépenses de santé imposée aux praticiens libéraux. Pour respecter leur objectif de dépenses, les généralistes ont tout simplement rogné sur les séances de kiné ou sur les soins infirmiers à domicile. Une maîtrise qui n'écornait pas leur propre revenu mais qui a entraîné une chute de 0, 6%, selon