Le corps des pilotes a la solidarité tenace. Et celle-ci déborde
bien évidemment les borde bien évidemment les frontières. Chez les deux grands concurrents européens Lufthansa et British Airways, on dit: «Les pilotes français ont raison de se battre.» Et on le dit d'autant plus volontiers que ces deux compagnies sont souvent citées en exemple par la direction d'Air France pour leur modération salariale. Lesoutien implicite des pilotes allemands et britanniques à leurs collègues français n'en est pas moins paradoxal. Les uns et les autres ont dû en passer par des plans de réductions de coûts beaucoup plus drastiques que celui proposé par le PDG d'Air France. Coût de la vie. Ainsi, en 1992, les pilotes de Lufthansa ont accepté, sans grève, un ensemble de réductions de salaires de près de 25% en moyenne. Ils étaient alors parmi les mieux payés au monde. Aujourd'hui, ils gagnent près de 40% de moins que leurs collègues d'Air France. «Les revendications des pilotes français sont en partie justifiées parce qu'il faut prendre en compte la différence du coût de la vie, explique Hans-Christoph Thumm, capitaine de Boeing 737 et représentant des commandants de bord de la Lufthansa. Autour de Paris, la vie est certainement 10 à 20% plus chère qu'autour de Francfort (siège de la Lufthansa, ndlr).» Cure. Depuis 1992, année où la Lufthansa a fait sa cure d'assainissement, le contexte international a aussi changé, souligne ce syndicaliste allemand: «A l'époque, les pilotes étaient en surno