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Libération

Les pilotes d'Air France jouent les va-t-en grève. Le principal syndicat ne veut plus discuter avec la direction.

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publié le 29 mai 1998 à 2h26

Soixante-douze heures pour en sortir. A trois jours d'une grève

annoncée ­ un préavis de 15 jours qui commence le 1er juin ­, le conflit salarial qui oppose la direction d'Air France à ses pilotes est entré dans une phase anxiogène. Poussé par un compte à rebours impitoyable qui débouchera en cas d'échec des discussions sur 70 à 80% d'annulations de vols du 1er au 4 juin, le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot a tenté hier une ouverture, dont il espère toujours qu'elle pourrait constituer la base d'une négociation. Pour lui, une seule obsession: éviter que la compagnie publique ne se transforme en camp retranché à la veille du Mondial. Hier en début de soirée, la discussion semblait déjà bien mal emmanchée: au terme d'une réunion avec le directeur général d'Air France Pierre-Henri Gourgeon, le président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) a déclaré: «On arrête de discuter avec la direction et on prépare la grève.»

Une échelle de salaire. Pourtant, Jean-Claude Gayssot a proposé hier matin d'évacuer le principe de la double échelle ­ l'un des deux grands sujets de litige de ce conflit ­ pour le remplacer par une nouvelle grille unique de rémunérations. «Le respect des objectifs d'économie d'Air France ne passe pas que par des efforts sur les salaires. Cela doit se réaliser dans le temps et enfin cela peut se faire par la mise en place d'une nouvelle grille unique et non d'une double échelle des salaires (B-scale).» Que faut-il comprendre de ce message un rie