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Libération

Air France, un air de déjà-vu aux USA. Aguerris à la grève, les pilotes américains préparent de nouvelles actions.

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publié le 30 mai 1998 à 2h34

C'était l'an dernier, en pleines vacances de février. La coïncidence

d'un large week-end ­ un lundi férié ­ et de la proximité de la Saint-Valentin annonçait une semaine particulièrement lucrative pour les compagnies aériennes. C'est la semaine que les pilotes d'American Airlines, deuxième compagnie aérienne aux Etats-Unis, avaient choisi pour déclencher leur grève. Ce scénario n'est pas très éloigné de celui des pilotes d'Air France: malgré les efforts de la concurrence, plus de 40 000 passagers par jour étaient assurés de languir dans les aéroports. Les tensions avaient crû sensiblement entre le syndicat des pilotes, parmi les mieux payés de l'aviation américaine, et l'entreprise qui venait d'annoncer des profits record. Après intervention de Bill Clinton (1), la grève avait été évitée de justesse. Les pilotes avaient obtenu 9% de hausse de salaires jusqu'en 2001, assortie d'un programme de distribution d'actions très payant (le titre a quasiment doublé en un an). Ce mouvement pourrait en annoncer d'autres. Après des années de concessions produites par la déréglementation et l'apparition de nouvelles compagnies à faibles coûts, les syndicats américains ont gagné un regain de combativité. «Quand les temps étaient difficiles, nous avons accepté de faire des sacrifices pour permettre aux compagnies d'accroître leur rentabilité. Aujourd'hui, c'est chose faite. Depuis deux ou trois ans, notre secteur connaît une forte reprise économique et les entreprises sont très rentables. N