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Libération

Cinq pays dans le vent de la croissance. Des emplois se créent, mais les contrats précaires dominent.

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publié le 30 mai 1998 à 2h33

Espagne

Le miracle à nouveau?

«Dans trois ou quatre ans, le chômage ne sera plus un problème.» Le président du gouvernement espagnol José Maria Aznar est sans doute un peu trop euphorique, dans un pays qui reste, de loin, détenteur du record européen du chômage. Aznar a néanmoins de quoi se féliciter. Avec 270 000 chômeurs de moins ces douze derniers mois, l'Espagne vient de repasser enfin sous la barre des 20%, pour atteindre un taux de 19,6% au premier trimestre. On est loin des années noires 1993-94, quand près d'un quart de la population active était sans emploi.

L'économie espagnole crée de nouveaux emplois, essentiellement dans le secteur des services, à un rythme supérieur à ceux des pays voisins: 370 000 en 1997. «L'emploi a augmenté six fois plus que la moyenne de l'Union européenne», jubilait Aznar il y a deux semaines. Principale explication: une croissance économique elle-même exceptionnelle, supérieure à 3% depuis plus d'un an maintenant, et qui vient d'atteindre 3,8% au premier trimestre. Un taux qui se rapproche de ceux de la deuxième moitié des années 80, l'époque du «miracle espagnol». Mais cette fois avec l'avantage d'une inflation qui semble définitivement maîtrisée, autour de 2% annuels. Le Plan pour l'emploi espagnol (1) prévoit sur le papier d'accélérer encore le rythme des créations d'emplois, en mettant l'accent sur la lutte contre les traditionnels points noirs: chômage des jeunes (34,3%) et des femmes (27%, malgré un taux d'activité toujours très inf