Encore une bonne nouvelle sur le front de la croissance et de
l'emploi! Et pourtant, le gouvernement va l'accueillir avec une pointe d'angoisse. Un paradoxe? Pas tant que ça. Le régime d'assurance chômage (Unedic) a annoncé hier qu'il pourrait dégager un excédent de trésorerie en 1998. Il prévoyait encore une perte de plus d'un milliard il y a seulement quatre mois.
Ce retournement de situation a un goût aigre-doux pour l'équipe Jospin: il pourrait relancer les revendications des chômeurs. Les occupations d'antennes Assedic, en décembre et janvier derniers, sont encore dans toutes les mémoires. Les associations de sans-emploi (AC!, Apeis, MNCP, 4x8, comités CGT) seront tentées de repartir à l'assaut. Le problème, c'est que personne n'est d'accord sur ce qu'il convient de faire d'un éventuel excédent. Pour les associations, les bénéfices de l'Unedic, lorsqu'il y en a, doivent évidemment aller dans les poches des demandeurs d'emploi. Pour le CNPF, qui gère le régime avec les syndicats, les excédents doivent servir à réduire les cotisations patronales d'assurance chômage. Les syndicats, eux, sont partagés: faut-il augmenter les indemnités ou réduire les cotisations salariales? Ou un peu des deux? L'affaire pourrait bien faire monter une nouvelle fois la mayonnaise sociale.
Créations d'emploi. Reste à savoir comment les comptes de l'Unedic ont pu se redresser si vite. C'est très simple. Lorsque l'emploi repart, l'Unedic encaisse des cotisations supplémentaires d'un côté, et doit