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Libération

Les conséquences de la crise asiatique. Le yen ébranle la Chine. La chute de la monnaie japonaise pourrait inciter Pékin à dévaluer.

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publié le 11 juin 1998 à 5h29

Craquera? Craquera pas? Les officiels chinois n'ont cessé de répéter

qu'une dévaluation de leur monnaie, le yuan, n'était pas à l'ordre du jour même si leurs exportations étaient mises à mal par les dévaluations des pays voisins. Mais à l'époque de ces serments, le typhon monétaire asiatique ne frappait pas encore le Japon. Depuis, la devise japonaise pique du nez et les propos de Pékin sont nettement moins rassurants. Pression. Mardi, le gouverneur de la Banque centrale de Chine, Dai Xianglong, a déploré «l'impact très négatif» de la dépréciation du yen sur les exportations de son pays allant même jusqu'à inviter Tokyo à se montrer plus ferme face à la dérive de sa monnaie qui «n'est pas source de stabilité et fait pression sur la Chine». Certes, le gouverneur de la Banque centrale n'a pas une seule fois prononcé le mot «dévaluation». Mais pour la communauté financière internationale, qui guette la moindre déclaration chinoise, le propos mezza voce de Dai Xianglong relance le scénario catastrophe d'une dévaluation du yuan. En marge des propos du gouverneur de la Banque centrale, le Premier ministre chinois Zhu Rongji a répété qu'il n'était pas question de décrocher le yuan de sa parité actuelle (8,3 pour un dollar américain). Mais pour combien temps? Croissance revue à la baisse. Au train où vont les choses, Pékin devra sans doute se résigner à dévaluer. Rien dans l'environnement économique de la Chine ne semble prendre le chemin du redressement. Dans le sillage du yen,