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Libération

Par mauvais temps, Boeing réduit la voilure. Le constructeur ralentit la production des B747 et des B777.

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publié le 11 juin 1998 à 5h29

Le mauvais oeil ne décolle pas de Boeing. Le constructeur américain a

annoncé hier qu'il allait réduire de 30% la production de ses gros porteurs B747 et B777 en 1999. Près d'un an après le début de la crise asiatique, et après maintes prévisions de marché optimistes, le géant de Seattle, a réalisé que ses clients d'Asie risquaient d'avoir des problèmes de trésorerie et que la demande allait chuter.

La cadence de production du 747 sera ramenée de 5 à 3,5 appareils par mois à partir du deuxième trimestre 1999. Et celle du nouveau biréacteur long courrier B777 va passer de 7 à 5 appareils par mois au quatrième trimestre 1999, Boeing comptant revenir à 7 par mois en l'an 2000. Le coup est rude car le B747 est la vache à lait de l'entreprise. Cet appareil de plus de 400 places ,en situation de monopole sur son créneau, générerait environ un quart des profits du groupe. Le B777, quant à lui, a coûté plus cher que prévu lors de son développement et Boeing n'a jamais caché qu'il avait besoin d'un flux de livraisons rapide pour rentrer dans ses frais. Or, certains de ses dérivés comme le B777-300 (une version allongée) ont un carnet de commandes 100% asiatique.

Cette chute de la production va bien sûr avoir un impact immédiat sur l'emploi dans un groupe habitué à tailler sans états d'âme dans ses effectifs au moindre retournement de marché. Après avoir embauché 32 000 personnes en 1997, Boeing a ainsi annoncé en janvier une première vague de 12 000 suppressions d'emplois avant de rallo