Hong-kong, de notre correspondante.
Faudra-t-il se résigner à ranger dans la boîte aux souvenirs les images mythiques de Hong-kong? Il y a à peine un an, la ville trépidait jour et nuit. La place financière explosait, le port ne désemplissait pas, un avion se posait toutes les deux minutes, les gratte-ciel poussaient comme des champignons. De cette métropole de 6 millions d'habitants émanait une énergie poussant au risque et à la créativité. La mousson est revenue, mais l'atmosphère a radicalement changé. «D'une certaine manière, la rétrocession vient de commencer», estime un diplomate occidental.
Récession en vue. Des cérémonies du 1er juillet 1997, marquant le transfert de souveraineté de l'ancienne colonie britannique à la Chine communiste, aux législatives du 24 mai, remportées par les démocrates, s'était ouverte une période de transition durant laquelle Pékin a tenu ses engagements. Mais la tornade qui s'est levée depuis onze mois en Asie du Sud-Est laisse désormais planer la menace de la récession.
Un îlot dans la tempête. Pendant plusieurs mois, Hong-kong s'est obstiné à ne pas y croire. Certes, la Thaïlande plongeait, la Corée du Sud vendait son argenterie, l'Indonésie passait à la trappe son dictateur Suharto, tous les pays de la région dévaluaient" à l'exception de la Chine et de Hong-kong, qui entretiennent une parité fixe avec le dollar américain. Le ralentissement a commencé à se faire sentir en mars. Mais l'électrochoc est venu, voilà dix jours, de la publication