Ce n'est plus de la gourmandise, c'est de la boulimie. A peine
l'acquisition de Rolls-Royce digérée, voilà que le groupe Volkswagen s'offre un autre amuse-gueule: l'italien Lamborghini. Léger en bouche, puisque la prestigieuse marque ne fabrique que 250 bolides par an, l'affaire devrait tout de même coûter près de 800 millions de francs. C'est la filiale Audi qui prend ces menus frais en charge, étant donné que cette marque a dégagé l'an passé un peu plus d'un milliard de francs de bénéfices. Ferdinand Piëch, patron du groupe VW, complète ainsi sa collection puisque, en plus de ces quatre marques, il détient déjà Skoda et Seat. Qu'est-ce qui peut bien pousser le PDG à racheter à tour de bras toutes les voitures à vendre sur le vieux continent? Pas les problèmes liés à l'image «voiture du peuple» de son groupe, en tout cas. Après quinze ans de monoculture autour de la Golf, seule et unique VW best-seller, les nouveautés mises sur le marché depuis quatre ans se vendent très bien. La Polo et la plus récente Passat figurent parmi les meilleures ventes de leur segment. Quant à Audi et ses chiffres records, tout va bien. Alors? Lamborghini pourrait bien servir à rentabiliser le coûteux rachat de Rolls-Royce. C'est que, outre les 4,3 milliards de francs déboursés pour le rachat des carrosses britanniques, VW a été obligé de lâcher 1,2 milliard de francs supplémentaires pour s'offrir le motoriste Cossworth et griller au passage son rival BMW dans la course au rachat. Car il faut b