«Personne ne tient à la liquidation, parce que personne ne tient à
ce que le prochain maire de Marseille s'appelle Jean-Marie Le Pen.» Dans les milieux bancaires ou politiques, certains tentent aujourd'hui de dramatiser le dossier de la Société marseillaise de crédit, «le petit Crédit Lyonnais de Paca» (Provence-Alpes-Côte d'Azur). Car il s'agit maintenant de convaincre Bruxelles d'avaler une nouvelle recapitalisation de la banque régionale de 2,91 milliards de francs, afin de permettre la privatisation. La Commission européenne a de quoi perdre patience: l'Etat, qui patauge dans ce dossier, a accumulé les bêtises et a déjà versé à trois reprises de l'argent au pot, pour une somme totale de près de 3 milliards de francs. Cette fois pourtant, Bercy présente une solution définitive, puisqu'un repreneur, la banque Chaix, une filiale du CCF, a accepté d'hériter de la banque. «Après les premiers contacts avec la Commission, nous attendons sa décision avec un optimisme raisonné», disait-on vendredi soir dans l'entourage de Dominique Strauss-Kahn, après l'annonce de la nouvelle recapitalisation.
Un trou de 3 milliards. Vendredi, le conseil d'administration de la SMC s'est réuni à Marseille. Sous la présidence de Patrick Careil le patron de la banque Hervet, à qui Bercy a demandé en décembre 1997 de faire le ménage dans la banque marseillaise , une perte de 3,09 milliards de francs en 1997 a été constatée. Le dossier va maintenant partir à Bruxelles, à la «DG4», la direction de la