Menu
Libération

Fin de règne chez EDF. Le gouvernement s'apprête à remercier Alphandéry.

Article réservé aux abonnés
publié le 13 juin 1998 à 5h44

Jeudi matin, Frank Borotra et Edmond Alphandéry étaient réunis à la

même tribune pour discourir, à l'invitation de l'Assemblée nationale, sur «les défis internationaux de la politique énergétique française». Au centre, mine réjouie et blagueur comme à son habitude, l'ancien ministre de l'Industrie du gouvernement Juppé. Juste à sa droite, l'air franchement absent, l'ancien président d'EDF. L'actuel président, devrait-on écrire. Mais, depuis des semaines, nul n'ignore qu'Alphandéry est sur un siège éjectable. Le gouvernement n'attend plus que le moment opportun pour appuyer sur le bouton, et il n'en fait pas secret. La raison: incompatibilité d'humeur entre le président et son directeur général, Pierre Daurès, laquelle a viré depuis six mois à l'empoignade de cour de récré, malgré les sermons répétés des pouvoirs publics.

L'éjection devrait se produire lors d'un tout prochain Conseil des ministres, une fois trouvés un parachute pour Alphandéry et un nouveau pilote pour l'avion EDF (le nom de François Roussely, directeur du cabinet du ministre de la Défense, revient avec insistance).

Alphandéry pouvait en vouloir à son voisin Borotra: il paie aujourd'hui pour une audace que son ancien ministre de tutelle lui a indirectement suggérée. Borotra, en son temps, ne cessait de répéter, sur un mode incantatoire, que le temps était venu de mettre fin au «bicéphalisme» d'EDF, c'est-à-dire à cette cogestion de l'entreprise par la présidence, siège du pouvoir institutionnel, et la direction