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Libération

Automobile: le grand départ n'est plus tabou. Le ministère du Travail ne dit plus «non» au plan prévoyant 40 000 préretraites.

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publié le 15 juin 1998 à 5h46

Pour la première fois, l'entourage de Martine Aubry a admis

l'adjectif: pluriannuelle. Encadré de «gestion» d'un côté et «des effectifs» de l'autre, il représente le Graal auquel aspirent à la fois les syndicats et les (deux) patrons de l'automobile. Le concept est censé pallier le vieillissement de la pyramide des âges dans l'automobile. La moyenne d'âge y est largement supérieure à 40 ans. Jacques Calvet (président de PSA à l'époque) et Louis Schweitzer (Renault) avaient demandé en 1996 l'aide de l'Etat pour faire partir en retraite anticipée 40 000 salariés de plus de 50 ans, sur cinq ans. Alain Juppé avait fait chiffrer la chose: plus de 40 milliards de francs. De quoi enterrer le projet pour longtemps.

Discrètement, les patrons de l'automobile ont de nouveau plaidé leur cause auprès de Martine Aubry, notamment après l'annonce de l'implantation en France de Toyota. Le japonais pourra embaucher des salariés jeunes sur sa chaîne d'assemblage de Valenciennes, alors que Renault et PSA doivent composer avec leurs «vieux» ouvriers. Les syndicats de Renault, qui ont été reçus la semaine dernière par les membres du cabinet de Martine Aubry, ont eux aussi évoqué la question. Et ils ont appris avec satisfaction que le mot n'est plus complètement tabou. A condition que les entreprises ne fassent l'objet d'aucune dérogation. En clair, cela ne doit pas coûter un sou de plus que les solutions «classiques». La ministre, peu favorable par principe aux préretraites, a d'ailleurs décidé de