Ca s'appelle «entreprendre au lycée». L'opération est financée par
la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur depuis 1991, pilotée par l'IRCE, l'Institut régional pour la création et le développement des entreprises. Une quarantaine d'établissements y participent chaque année. Profs volontaires, élèves itou, partenaires extérieurs (chefs d'entreprise) ont l'année scolaire pour monter une entreprise, virtuelle ou réelle. La même règle vaut pour tous: on peut faire jusqu'à 75 000 francs de chiffre d'affaires, la tolérance du fisc ne va pas au-delà. L'argent gagné est à la disposition de l'établissement. Au final, ça donne des commerces, bars-cafétérias, jeux éducatifs, films, logiciels, journaux, bouquins, parfois des produits techniques («une fourche télescopique pour VTT»), un peu d'artisanat. Quelquefois, ça marche trop bien. Ce lycée technique, formant des chauffeurs routiers, s'est fait taper sur les doigts: sa société de transport employait les lycéens la nuit et le week-end et a réalisé 300 000 francs de chiffre d'affaires. Si la création d'entreprises vient aux lycées et à quelques collèges , elle vient aussi à l'enseignement supérieur. Les débouchés se raréfiant pour les jeunes diplômés, des établissements de tous niveaux misent sur «l'esprit créateur» pour «autonomiser» leurs étudiants, les rendre plus aptes à séduire des entreprises et, pour les plus déterminés, capables de créer.
La vague «entrepreneuriale» est arrivée par les écoles de commerce. Elle déferle actuellem