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Libération

EMPLOI: GENERATION CREATEURS. Ni informaticiens ni ingénieurs, ils surfent sur la vague Internet. Allergiques au salariat, Stéphane et Benjamin ont créé leur boîte.

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publié le 15 juin 1998 à 5h49

Ces deux-là ne se quittent pas. Copains d'enfance, voisins

d'immeuble, et maintenant directeurs associés d'Alma International, leur start-up, Stéphane Hausvater et Benjamin Boutin, respectivement 27 et 28 ans, sont un peu comme les Dany Wild et Brett Sinclair d'Amicalement vôtre (version techno): complémentaires. Le premier, fou de grosses cylindrées, tchatcheur à très haut débit, n'a pas poussé ses études plus loin que le Deug. Le second, plus posé (bureau impeccablement rangé), bardé de diplômes (dont un MBA aux Etats-Unis) gère leur affaire et rêve de la faire entrer sur le second marché. Tous deux ont tâté du salariat et ne veulent plus en entendre parler. «ça me défrisait de dire bonjour au patron le matin», raconte Stéphane, «et, définitivement, on aime trop la liberté.» D'où l'idée de créer une société et de se muer eux-mêmes en patrons. «Mais ici, il n'y a pas de hiérarchie. On va pas jouer au big boss, tout le monde a moins de 30 ans.» Tout le monde, c'est-à-dire sept salariés au total, installés sur un rez-de-jardin dans une rue cossue du VIIe arrondissement de Paris. «Avant, c'était les locaux de mon père, raconte Benjamin. Stéphane et moi, on avait une seule certitude, on voulait créer notre boîte, mais sans savoir vraiment une boîte de quoi.»

Le père de Benjamin leur cède un espace de 15 m2 et un téléphone. Les deux lascars s'enferment plusieurs semaines et cogitent. Leur passion commune, c'est l'informatique et surtout l'Internet. «En 1995, on n'était pas nomb