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Libération

EMPLOI: GENERATION CREATEURS. Sur la piste d'un rêve d'enfant. Malika, 26 ans, RMiste, a monté une boutique de costumes orientaux.

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publié le 15 juin 1998 à 5h50

Sharihane, sa boutique, ressemble à une caverne d'Ali Baba: costumes

de danseuses orientales, bijoux qui brillent, voiles à perles, chaussures dorées, moirées, argentées. Quelque part dans le IIe arrondissement de Paris, Malika, 26 ans, réalise un rêve d'enfance. Toute petite, elle se déguisait. En grandissant, elle fait de la danse orientale et se déguise toujours. Après un bac G, elle devient secrétaire: quatre années de boulot pépère, bien payé «8 000 francs net par mois». Mais, en 1995, c'est le dépôt de bilan et son licenciement: «J'avais 23 ans, j'étais confiante, plutôt bien dans ma peau. J'ai multiplié les CV.» Et puis, rien. Ses allocations déclinent. Elle touche le RMI. Son Jules aussi. Lui fait des chantiers, faux marbres, faux plafonds, mais rêve de cinéma, et décroche parfois un boulot d'homme à tout faire sur des tournages.

«Avec l'argent de mon licenciement, j'ai acheté des costumes. Quand j'ai commencé à douter de retrouver un boulot, j'avais pour près de 30 000 francs de stock chez moi.» Malika connaît bien le circuit de la danse orientale parisienne, ses combines, «je te revends un costume, je t'en achète un». «Je me suis dit qu'il y avait un filon, proposer un vrai choix aux professionnelles, et que je pouvais l'élargir à la location de costumes orientaux pour des fêtes et la vente aux particuliers, bref, monter une boutique.»

Filon peut-être, mais Malika a zéro moyens et une capacité à convaincre amoindrie par sa jeunesse et son RMI. Elle frappe au hasard, a