C'est l'idée du temps partiel à temps plein. Elle a germé dans le
cerveau du patron de l'entreprise de transport public Cariane, qui désespérait de trouver un complément d'emploi à ses salariés à temps partiel. Après des recherches, celui-ci a conclu un accord avec Pizza Hut, dont les pointes d'activité sont inversement proportionnelles à celles de Cariane. Les deux sociétés ont annoncé hier leur intention de se partager leurs salariés. Si l'on excepte les groupements d'employeurs et associations de travail à temps partagé (lire encadré) qui fonctionnent sur le multiemploi, cet accord est une première. Et peut-être aussi une nécessité, quand l'on sait qu'aujourd'hui une multitude de salariés à temps partiel sont contraints à des gymnastiques à n'en plus finir pour tenter de trouver un complément d'emploi chez un autre employeur" «Dos de chameau». «Nous avons toutes deux un travail en dos de chameau. Mais nos bosses ne se situent pas au même endroit.» Traduction de cette métaphore animalière d'Yves Magnan, PDG de l'entreprise Cariane: dans sa société, au moins dans une de ses activités, le transport scolaire, les heures de pointe se situent entre 7 h 30 et 8 h 30 et vers 16 heures. Chez Pizza Hut, les coups de feu partent à l'heure du déjeuner et à partir de 20 heures. Cette activité en dents de scie a conduit l'une comme l'autre à faire des temps partiel un usage abondant. Ils sont 3 000, sur un effectif total de 4 000, dans ce cas chez Pizza Hut et 1 000 sur 3 500 dans la