Tokyo de notre correspondante
Le suspense aura duré longtemps. Les deux premières puissances mondiales ont finalement décidé hier d'agir de concert pour enrayer l'effondrement du yen. A l'issue d'une conversation téléphonique, le Premier ministre japonais, Ryutaro Hashimoto, et le président américain, Bill Clinton, sont convenus de coopérer afin de stabiliser les taux de change. L'annonce a été largement médiatisée. Le président américain s'est déclaré «très encouragé par la présentation du Premier ministre japonais, disant qu'ils allaient poursuivre des réformes radicales de leurs institutions bancaires ["]» «Nous avons une chance de retourner la situation en Asie avant qu'elle empire.» Dans la journée, les banques centrales américaine (Fed) et japonaise (BoJ) sont intervenues à plusieurs reprises pour acheter du yen afin de le soutenir. Les ministres des Finances des pays du G7 (1) ont, dans la foulée, annoncé que leurs suppléants (en France, le directeur du Trésor) se réuniraient à Tokyo samedi pour évaluer concrètement les projets de réformes du gouvernement Hashimoto. Sans attendre, la Maison Blanche a dépêché ce jeudi dans la capitale japonaise son secrétaire adjoint au Trésor, Larry Summers.
Clinton à Pékin. La chute de la monnaie japonaise, provisoirement stoppée hier au grand soulagement des pays asiatiques (lire ci-dessous), menace en effet de déclencher une deuxième crise financière en Asie. Une crise aux conséquences plus importantes que la première, puisqu'elle p