La Commission supérieure du service public des postes et
télécommunications (CSSPPT) a approuvé, mais «sous réserve», le projet de contrat de plan pour la Poste que lui a soumis le gouvernement. Jamais, depuis sa création en 1990, la commission, composée de quatorze parlementaires de tous bords, n'avait émis la moindre «réserve» quant à la stratégie impulsée à la Poste. En diplomate avertie, la CSSPTT commence par la pommade. Plusieurs avancées sont ainsi saluées comme la stabilisation de la charge des retraites «véritable boulet pour la Poste» grâce à une aide publique de 3 milliards de francs, ou l'autonomie plus grande accordée à l'établissement public.
Mais rapidement le ton change. «Une inquiétude existe sur la capacité de la Poste à atteindre un équilibre global pérenne dans les conditions actuellement prévues par le contrat de plan avec une dégradation probable à partir de 2000-2001», s'inquiète la Commission. En résumé, l'Etat ne dote pas la Poste des moyens financiers qui lui manquent pour assurer son développement et affronter la concurrence. Autre point de litige: les 35 heures. La Poste ne pourra bénéficier des aides publiques à la réduction du temps de travail prévues dans la loi Aubry. Il en coûterait près de 7 milliards de francs à l'établissement, alors même que près de la moitié de ses activités sont directement concurrencées par des entreprises privées, potentiellement bénéficiaires des aides. De son côté, FO dénonce l'«impossibilité financière d'investir