Cette fois, le gouvernement ne fait plus dans la dentelle. Les
réductions d'effectifs avouées hier lors d'un point de presse par le ministre de la Défense Alain Richard ont de quoi faire froid dans le dos des salariés de Giat Industries. Le groupe public d'armement (Groupement des industries de l'armement terrestre) lui a fait parvenir un nouveau «plan d'adaptation» prévoyant la suppression de 3 000 à 4 000 emplois. Soit plus du tiers des effectifs (10 500 actuellement). A ce niveau de réduction d'emplois, la fermeture de sites le point politiquement difficile est inévitable. Le ministre a refusé hier d'en indiquer le nombre, mais, de source syndicale, on prête à la direction l'intention de fermer cinq sites industriels, dont ceux du Mans, de Rennes et Salbris.
Ce serait une première. Jamais un gouvernement n'avait osé prendre une telle mesure. Pour une raison simple: les usines d'armement sont essentiellement situées dans le centre et l'ouest de la France (leurs sites ont été choisis, au début du siècle, à l'abri des invasions allemandes), dans des régions fortement désindustrialisées. Gros fournisseurs d'emplois, les arsenaux terrestres étaient considérés, jusqu'à présent, comme nécessaires à l'équilibre économique de ces régions.
Cohérence. Le débat entre le ministre et Jacques Loppion, président de Giat, semble encore ouvert. Alain Richard veut en effet coordonner les fermetures de sites avec le plan de restructuration des armées qui doit être dévoilé le 7 juillet. Il