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Libération

Les Etats-Unis vont relancer les enchères sur les ondes.

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publié le 20 juin 1998 à 4h01

C'est un flop à 10 milliards de dollars. En 1996, le régulateur

américain des télécoms (FCC) organisait une vente aux enchères d'un genre inédit: près de 500 bandes de fréquences, permettant divers types de communication sans fil (téléphone mobile, fax par radio, messagerie), étaient mises à l'encan à travers tout le pays. La FCC espérait récolter quelque 5 milliards de dollars. Or les enchères atteindront finalement le double!

Aujourd'hui, léger malaise: les petits opérateurs, qui se sont disputé ces ondes, n'ont pas les moyens de régler la facture. Les trois principaux enchérisseurs (General Wireless, Pocket Communications et Nextwave Telecom) ont fait faillite et, rapporte le Wall Street Journal, ce sont au total pas moins de 305 licences qui vont être remises à la disposition de la FCC.

La morale de l'histoire est qu'il ne faut jamais écouter les prix Nobel. Le système d'enchères expérimenté par la FCC s'inspirait des travaux de l'économiste William Vickrey, honoré par l'Académie royale de Suède en 1996. Le principe: les candidats aux fréquences faisaient des offres ­ via des terminaux informatiques ­ sur autant de lots qu'ils le désiraient. Une fois les enchères enregistrées, la FCC lançait un nouveau tour, en prenant comme prix plancher la meilleure offre du tour précédent. Et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de meilleure offre.

Résultat de ce système pousse au crime: les petits opérateurs se sont entraînés les uns les autres, bien au-delà du raisonnable. Cer