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Libération

Une arme redécouverte par les patrons sans stock. Dans la confection, le travail à domicile est un moyen facile de réduire les coûts.

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publié le 22 juin 1998 à 3h33

C'est le type même de la fausse bonne idée. Pour les salariés,

s'entend. Travailler chez soi, la perspective est a priori séduisante. Pas de temps perdu dans les transports, pas de patron sur le dos, la possibilité d'organiser librement ses horaires de travail, d'être présent à la maison quand la petite famille rentre de l'école ou du travail, etc. «Cette forme de travail présente des avantages, notamment une certaine liberté dans la gestion du temps», observe Monique Haicault, sociologue au Lest (Laboratoire d'économie et de sociologie du travail) du CNRS. Mais, au bout de quelques mois de pratique, beaucoup de salariés déchantent. Car, dans le bon vieux travail à domicile, les patrons ont trouvé de quoi coller aux nouveaux modes de production en flux tendu.

C'est particulièrement vrai dans la confection, où le mot d'ordre est l'adaptation en temps réel à la demande du consommateur: une réactivité maximale, des microcollections renouvelées parfois tous les cinq-six jours. Telle a longtemps été la clé de la réussite d'enseignes du type Promod, Camaïeu, Kookaï, Du pareil au même, etc. L'arrivée sur le marché français de l'américain Gap, de l'espagnol Zara et, au mois de février dernier, du suédois H & M a encore durci la concurrence. Grâce à des implantations européennes, voire mondiales, ces chaînes disposent d'une puissance de feu que n'ont pas les enseignes françaises, trop hexagonales. Outre une offre là aussi renouvelée en permanence, Gap ou H & M proposent des prix cas