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Libération

Négociations en rade pour les bas salaires. Les entreprises jouent l'attentisme.

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publié le 23 juin 1998 à 4h10

Il sera beaucoup question du Smic, aujourd'hui, et des bas salaires

lors de la Commission nationale de la négociation collective, qui réunit ce matin la ministre de l'Emploi et les partenaires sociaux. Martine Aubry annoncera aux syndicats la revalorisation légale du Smic (1,75%) plus un probable mini coup de pouce du gouvernement. Au total, le salaire minimum, qui concerne 2,2 millions de personnes, pourrait donc progresser de 2% ou un chouia plus. Dégradation. C'est nettement insuffisant pour la CGT ou FO qui auront beau jeu de souligner leur mécontentement. En effet, dans une étude qui fait le point au 1er juin 1998 et que le ministère remettra à ses partenaires aujourd'hui, il s'avère que la négociation sur les bas et moyens salaires dans les branches professionnelles a connu une «importante dégradation» cette année. Ainsi, le nombre de branches qui ne possède aucun niveau de salaires minima inférieur au Smic est tombé à 46%, contre 70% en 1997 (72% en 1995)! La faute aux 35 heures. Explication: l'attentisme -«prévisible» explique le ministère- des employeurs face aux 35 heures. Pour cette raison, les «négociations salariales sont le plus souvent reportées à l'automne», indique l'étude qui a porté sur 125 des 129 branches nationales de plus de 10 000 salariés, hors bâtiment et métallurgie. Les grands magasins, par exemple, ont été exclus faute de référence salariale comparable au Smic.

Par ailleurs, le bilan annuel de la négociation collective discuté aujourd'hui, révèl