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Libération

Pourquoi Alphandery s'est mis hors circuit. Le président d'EDF quitte son poste un an avant la fin de son mandat.

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publié le 24 juin 1998 à 4h13

Je suis très serein. J'ai le sentiment d'avoir bien fait mon

travail. Mon poste est à la disposition du gouvernement.» Edmond Alphandéry vit ses dernières heures comme président d'EDF. Il a été reçu hier en fin d'après-midi par Lionel Jospin, qui lui a demandé sa démission. L'ordre de préséance a été respecté: la veille, le directeur général de l'entreprise, Pierre Daurès, avait envoyé au ministère de l'Industrie sa propre lettre de démission. Ne restait donc plus au Premier ministre qu'à mettre les formes, celles qui permettraient à l'ancien ministre Alphandéry de partir la tête haute, un an avant la fin de son mandat (lire ci-dessous).

Légitimité. C'est l'épilogue d'une incroyable bataille de pouvoirs à la tête de la première compagnie électrique du monde, qui aura duré près de deux ans. Alphandéry voulait être le vrai patron d'EDF, Daurès acceptait mal de n'avoir qu'un rôle subalterne. Chacun des deux hommes pouvaient arguer de la légitimité que confère une nomination en Conseil des ministres (c'est une des étrangetés d'EDF). Mais, ces derniers mois, le conflit entre le président et le DG avait dégénéré au point que le gouvernement s'est résolu à les écarter tous les deux.

François Roussely, actuel directeur de cabinet du ministre de la Défense, devrait prendre le relais comme président, le poste de directeur général n'étant provisoirement pas pourvu (la future loi de réorganisation du secteur électrique mettra clairement le directeur sous l'autorité du président).

Pression.