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Libération

L'Opep réduit son débit, mais les marchés n'y croient plus. Le cours du pétrole a encore fortement chuté hier.

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publié le 25 juin 1998 à 4h20

Une énième réunion de la dernière chance rassemble, depuis hier à

Vienne, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour décider d'une nouvelle baisse de leur production et tenter ainsi d'enrayer la chute continue des cours de l'or noir sur un marché saturé. Et, cette fois, le cartel n'entend pas se contenter d'un effet d'annonce. Pris à la gorge par cette crise pétrolière (30 milliards de francs de manque à gagner au moins sur six mois), ses membres se sont entendus hier soir pour réduire leur production de 757 000 barils par jour à partir du 1er juillet, sur une production de 28 millions. Ils portent ainsi à 3,3 millions de barils par jour les baisses de production totale (Opep et hors Opep) depuis le début de l'année.

L'accord a été conclu après une journée rocambolesque et des heures de consultation, à huis clos, dans un hôtel de la capitale autrichienne. La conférence plénière, prévue à 18 h, a été annulée puis reprogammée pour 21 h. Les discussions, visiblement, ont été très difficiles.

Les marchés ne s'y sont pas trompés. Le prix du pétrole a baissé fortement hier (passant de 14,20 dollars le baril en fin de matinée à 13,64 le soir). Deux raisons à cela: les réductions de production ont déjà été plus ou moins anticipées, et donc prises en compte dans la remontée des cours de ces derniers jours; et le marché ne croit plus aux baisses de production, pour la simple raison qu'elles ne sont pas respectées. En mars, l'Opep avait déjà annoncé une dim