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Libération
Interview

Le PDG de Pepsi France dénonce le rachat d'Orangina. Entretien.«Coca-Cola veut nous expulser de france»

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publié le 25 juin 1998 à 4h19

«Coca-Cola, le symbole du capitalisme américain, veut se payer

Orangina, qui fait partie de la culture française, aux frais du contribuable.» Charles Bouaziz, patron de Pepsi France, possède un esprit de synthèse décapant. Dans un entretien à Libération, il s'exprime pour la première fois, au nom de PepsiCo, sur les projets de son concurrent en France. Les circonstances le stimulent. La guerre des boissons à bulles dans l'Hexagone arrive à un point assez critique. En ce moment, le Conseil de la concurrence examine le dossier du rachat d'Orangina, filiale de Pernod-Ricard, par le géant d'Atlanta, pour cinq milliards de francs. Jusqu'au 17 septembre prochain, Dominique Strauss-Kahn peut encore bloquer l'opération, s'il estime qu'elle donnerait à Coca-Cola une position hégémonique telle que le jeu de la concurrence en serait perturbé.

Trio magique. Charles Bouaziz a quelques bonnes raisons de vouloir éclairer la lanterne du ministre: depuis 1992, c'est Orangina qui distribue son cola (Pepsi) et son lemon-lime (7-Up) dans tout le circuit stratégique du «hors domicile» (bistrots, parcs de loisirs, collectivités...). Dans le métier des bulles, on estime qu'il faut proposer une gamme complète à ce réseau: un cola, une orange, et un «transparent» (les lemon-limes). Avec Coca, Fanta et Sprite, le groupe d'Atlanta dispose du trio idoine. Défaillant dans l'orange, son concurrent pensait avoir trouvé la combinaison idéale en s'alliant avec Orangina. Très fière de ce partenaire, la direc