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Libération

Changement de décor bancaire.

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publié le 26 juin 1998 à 4h24

A Bercy, la consigne jospinienne de modestie connaît quelques

accrocs: «Dans le secteur financier, nous avons trouvé sept dossiers ["] Nous en aurons traité cinq avant l'été. Cela fait une note de 5 sur 7 et nous pourrons partir en vacances le coeur léger.» De fait, discrètement, dossier après dossier, c'est une véritable refonte du paysage financier qui a été opérée. L'Etat a décidé de se débarrasser de presque tout: il ne conserve que la Caisse des dépôts et la Poste. Le CIC a été vendu au Crédit mutuel et le GAN est en passe de l'être (à Swiss Life ou à Groupama, favori). Le Crédit foncier est promis à General Motors, accompagné de quelques français: l'américain présentait hier soir aux syndicats ses projets de tour de table. La désastreuse Société marseillaise de crédit sera avalée par le CCF. Enfin, Bruxelles a accepté le renflouement du Crédit Lyonnais, qui doit être privatisé avant octobre 1999. Ne reste plus qu'à réformer l'Ecureuil et la Caisse nationale de prévoyance. Les partisans d'un pôle public financier fort ont beau protester contre «l'absence de débat démocratique», c'est trop tard. Le train est passé. Pour que ce chantier soit propre et net, le gouvernement a baissé le taux du Livret A, centralisé les fonds du Livret bleu, clarifié le contrat de plan avec la Poste et prépare une loi sur la garantie des dépôts bancaires. Ce qui pouvait apparaître comme des initiatives au coup par coup prend aujourd'hui une grande cohérence, de nature clairement libérale. Le p