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Libération

Dassault indispose Chirac et vice versa.

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publié le 26 juin 1998 à 4h24

Jacques Chirac, Lionel Jospin et Alain Richard n'en sont toujours

pas revenus. Ils ont reçu le mois dernier, quelques jours après l'échec du Rafale aux Emirats arabes unis, une lettre cinglante de Serge Dassault fustigeant les pouvoirs publics français pour leur manque de coopération dans la promotion à l'export de cet avion de combat. Aux dires de l'un des trois, cette lettre s'apparente à un vulgaire tract dont les mots les plus forts sont soulignés en gras. Dassault reproche à l'Etat de ne pas lui avoir passé la fameuse commande de 48 Rafale négociée avec Alain Juppé. Il n'aurait aucune chance de vendre à l'export des avions qui n'ont même pas été commandés, ou si peu, par l'armée française. Jospin et Richard ont préféré traiter cette lettre par le mépris. Chirac a piqué une grosse colère. Le chef de l'Etat, qui a payé de sa personne en se rendant au mois de décembre aux Emirats, a passé un savon à Serge Dassault, un ami de longue date, l'accusant d'être mal placé pour donner des leçons à des pouvoirs publics qui le soutiennent à bout de bras depuis des années. Serge Dassault est sorti de l'entretien tout penaud, comprenant un peu tard qu'il avait fait une bourde. L'avionneur n'a en effet aucun intérêt à se fâcher avec le gouvernement, au moment où il tente de négocier au mieux le rapprochement de sa société Dassault Aviation avec Aérospatiale. Par ailleurs ses services ne semblent pas être plus efficaces que les pouvoirs publics. Les Emirats arabes unis ­ encore eux ­ n'o