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Libération

Valeo fait le pari américain. L'équipementier français rachète un fabricant d'essuie-glaces.

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publié le 26 juin 1998 à 4h24

Quand Valeo et son président Noël Goutard achètent de nouveaux

essuie-glaces, il leur en coûte 10,2 milliards de francs. C'est la somme que l'équipementier va débourser pour s'offrir Electrical Systems, jusqu'à présent division du géant américain ITT Automotive. Cette entreprise d'Auburn Hills, dans le Michigan, produit aussi des moteurs électriques et des capteurs électroniques. Mais la chasse aux goutelettes est l'une de ses grandes spécialités et elle permettra à Valeo d'être leader mondial dans ce domaine, avec un chiffre d'affaires de près de 8 milliards de francs réalisé dès l'an prochain grâce au nettoyage des pare-brise mondiaux en général et américains en particulier.

Après Michelin. Alors que les constructeurs automobiles français ont renoncé à ce marché, les équipementiers hexagonaux, eux, s'y engouffrent. Michelin est bien installé dans le sud des Etats-Unis et c'est au tour de Valeo. Ce rachat lui permettra de réaliser 28% de son chiffre d'affaires sur le Nouveau Continent, contre 14% actuellement. De fait, General Motors devient le premier client de l'équipementier de Bobigny, détrônant les français Renault et PSA qu'une telle fusion ne réjouit pas forcément. «On attend, déclarait hier un cadre Citroën. Car, à l'avenir, les produits et les prix de ce nouveau géant pourraient être dictés par le marché américain, spécialiste de la qualité moyenne.» Alors que, jusqu'à présent, la norme était européenne.

Une méfiance qui n'a pas atteint la Bourse, où l'action Valeo