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Libération

L'Arabie Saoudite menace de tuer l'Opep. Elle propose une organisation plus efficace. Coup de bluff?

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publié le 27 juin 1998 à 4h30

Dans le grand monde du pétrole, qui en a pourtant vu d'autres, une

époque est peut-être en passe de se terminer. L'Arabie Saoudite, le plus puissant membre de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et le premier producteur mondial, a publiquement émis des doutes, hier, sur la survie du cartel, qu'elle estime «démodé dans ses méthodes».

Riyad envisage la création d'une nouvelle alliance de pays exportateurs de pétrole capable d'influencer davantage les prix, a indiqué le ministre saoudien du Pétrole, Ali Ben Ibrahim al-Nouaïmi, dans des entretiens donnés au Financial Times et au Wall Street Journal. Evoquant la naissance d'un tel organisme à brève échéance, il a ajouté que l'Opep pouvait encore continuer à «patauger» pendant quelques mois" Fauteurs de troubles. Réelle intention ou simple coup de bluff? Dès à présent, les experts pétroliers penchent plutôt pour la seconde hypothèse. Cette sortie traduit surtout l'agacement des Saoudiens. Ceux-ci en ont plus qu'assez des fauteurs de troubles comme le Venezuela et l'Iran, ces membres indisciplinés qui n'en font qu'à leur tête, ignorant les quotas de production sur lesquels ils se sont engagés, aggravant le surplus de pétrole sur les marchés et faisant chuter les prix. Par cette menace, le royaume wahhabite ­ qui avait pourtant été à l'origine du relèvement des quotas de l'Opep en décembre ­ entend bien leur faire prendre conscience du danger que court le cartel. Ils ne cite pas les auteurs des «fraudes répétées»,