Le système français de numérotation téléphoni-que a vacillé hier soir pendant quelques heures. Enjeu: les indicatifs à un chiffre (comme le 7 de Cégétel) qui permettent depuis la libéralisation des télécoms de choisir son opérateur téléphonique. Il y avait eu beaucoup de candidats à l’attribution de ces précieux indicatifs, mais seuls sept chiffres étaient disponibles. En février, une fois terminée la maigre distribution (1), il s’est évidemment trouvé des recalés (condamnés à des préfixes à quatre chiffres) pour protester: ils jugeaient la procédure peu transparente et discriminatoire. Deux d’entre eux avaient saisi le Conseil d’Etat. Depuis, le monde des télécoms retenait son souffle.
Dans l'après-midi d'hier, un séisme se produit: le commissaire du gouvernement, qui ne représente pas le gouvernement mais «dit le droit», demande au Conseil d'Etat d'annuler l'ensemble de la distribution, reconnaissant l'absence de procédures précises d'attribution. Tout le monde à la case départ! Le commissaire du gouvernement ne remet cependant pas en cause la légitimité du système français, unique au monde, à deux vitesses (un indicatif d'un chiffre pour quelques-uns, un préfixe de quatre chiffres pour tous les autres).
Avec l'introduction de la concurrence dans le téléphone, il a été nécessaire de concevoir un dispositif permettant de choisir son opérateur. La plupart des pays ont choisi de rajouter devant les anciens numéros un préfixe de quelques chiffres, dont chaque valeur correspo