Les marathons agricoles n'usurpent pas leur réputation. Il aura

fallu quatre jours et une nuit pour que les quinze ministres de l'Agriculture de l'Union européenne, réunis à Luxembourg, arrivent à se mettre d'accord, vendredi, sur les dossiers en discussion. Le ministre français, Louis Le Pensec, a remporté une claire victoire sur le premier sujet sensible (la banane) et une non moins claire défaite sur le second (la jachère).

Concernant la banane, il s'agissait, en résumé, de continuer à protéger les producteurs européens des Canaries, des Antilles et de Madère, ainsi que ceux des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), face aux pays d'Amérique latine. Ceux-ci, appuyés par les Etats-Unis et leurs multinationales fruitières, ont porté plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève, accusant l'Union européenne de violer les règles de la libre concur-rence. Pour éviter de se faire épingler par l'OMC, le Conseil des ministres de l'Agriculture a accepté, vendredi, de modifier un peu sa réglementation. Les «bananes-dollars» pourront être plus facilement exportées vers l'Europe à partir du 1er janvier 1999. En contrepartie, les aides à la production de bananes européennes vont augmenter de 5% cette année et de 8% l'an prochain.

Au bout du compte, la situation va peu changer. Les pays consommateurs, dont l'Allemagne, auraient souhaité une plus grande ouverture du marché, pour faire baisser les prix. Or, «il n'y aura aucun impact sur les prix» à la consommation, a